L’union européenne a récemment annoncé un projet de règlement visant à interdire les emballages non biodégradables sur son marché. Cette mesure pourrait avoir des conséquences majeures pour les fabricants de capsules de café en plastique ou en aluminium, comme Nespresso.
En Suisse, où en moyenne chaque personne consomme près de 1100 tasses de café, et en Allemagne où ce chiffre atteint 1300 tasses, de nombreux ménages détiennent des machines à dosettes. Si l’interdiction est appliquée dans l’UE, l’arrêt de la production de ces capsules constituées d’ emballages non biodégradables devrait également affecter la Suisse.
De fait, s’inscrivant dans la même lignée que la loi AGEC touchant actuellement les recycleurs automobiles, cette initiative témoigne de la préoccupation croissante concernant les déchets plastiques et met en évidence la nécessité de trouver des alternatives durables pour réduire notre impact sur l’environnement.
Les emballages non biodégradables représentent-ils une majeure partie de l’empreinte carbonne issue de l’industrie du café ?
Selon des recherches récentes, les capsules en aluminium pour la préparation du café peuvent être moins dommageables pour l’environnement qu’on ne le pensait. Ainsi, une comparaison approfondie a même conclu que ces emballages non biodégradables, en aluminium, étaient l’option la plus écologique. De fait, les capsules en aluminium utilisent uniquement la quantité nécessaire de café en poudre et chauffent uniquement la quantité d’eau requise pour une tasse, ce qui les rend donc plus écoénergétiques que d’autres méthodes de préparation du café.
En outre, l’emballage et son élimination ne représentent qu’une petite partie de l’empreinte carbone totale du café.
Par conséquent, ces résultats contrastent avec les préoccupations environnementales liées aux déchets plastiques. Il est donc important de prendre en compte tous les aspects du cycle de vie du café pour évaluer leur impact écologique. Les capsules en aluminium offrent une efficacité énergétique et une utilisation optimale des ressources. Cependant, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour améliorer la recyclabilité et la gestion des déchets associés à leur utilisation.
À l’heure des préoccupations relatives à la gestion des ressources, explorer des solutions plus durables pour la préparation du café est crucial pour les industriels du secteur, qui mettent l’accent sur la réduction des déchets et l’adoption de pratiques plus respectueuses de l’environnement. L’industrie du café et les fabricants d’emballages non biodégradables doivent donc collaborer pour trouver des alternatives responsables préservant à la fois la qualité du café et les écosystèmes à l’échelle de la planète.
Des voix s’élèvent contre la suppression de ce type d’emballage
L’European Coffee Federation, une association professionnelle, au sein de laquelle on retrouve les grands groupes incontournables du secteur à l’instar de Nespresso ou Nestlé, s’oppose à l’interdiction des capsules en aluminium. Et pour cause, Nestlé affirme avoir déjà déboursé plus de 300 millions de francs suisses en vue d’améliorer le process de traitement et recyclage des capsules en aluminium. Or, bien que ces actions aient déjà prouvé leur efficacité en Suisse, où plus de 70% des capsules sont traitées, à l’échelle de la planète, moins d’un tiers sont actuellement recyclées.
Dès lors, une telle disparité met donc en évidence les défis auxquels l’industrie du café doit faire face en matière de recyclage des capsules. Malgré les investissements considérables de Nestlé, il est crucial d’encourager une meilleure participation au recyclage des capsules en aluminium à l’échelle mondiale. Les industriels doivent également prendre des mesures pour sensibiliser les consommateurs et améliorer leurs infrastructures de collecte et de recyclage dans différents pays.
De surcroît, il est à préciser que le recyclage ne représente qu’une partie de la solution. Les fabricants de capsules doivent également travailler sur la conception de produits plus durables et facilement recyclables dès le stade de la conception. Cela peut inclure l’utilisation de matériaux alternatifs et la promotion de l’économie circulaire pour réduire l’impact environnemental des capsules de café.
Dans l’ensemble, il est nécessaire d’encourager une approche globale et collaborative pour résoudre les défis environnementaux associés aux capsules de café. Les fabricants, les consommateurs, les gouvernements et les organismes de réglementation doivent travailler ensemble pour promouvoir des pratiques durables et responsables dans l’industrie du café.
C’est à ce prix que nous pourrons escompter préserver la délicieuse expérience du café, tout en minimisant son empreinte environnementale.