L’ambitieux objectif de Michelin d’ici 30 ans
C’est au cours du sommet mondial « Movin’On », ayant eu lieu à Montréal du 30 mai au 1er juin, et traitant de la mobilité durable, que le Groupe Michelin a confirmé sa volonté de s’investir davantage en matière d’écologie. A cette fin, la direction a annoncé que Michelin concevra ses pneus avec 80% de matériaux renouvelables et les recyclera à 100% d’ici à 2048.
Bien qu’il semble particulièrement difficile à atteindre, les responsables du département R&D du groupe attestent que le challenge peut être relevé. En se basant sur les données actuelles, on constate pourtant que le fossé est d’ampleur. Entre réalité de terrain et objectif à atteindre, un écart conséquent perdure. Michelin collecte 70% de pneus à l’échelle mondiale et en recycle 50%.
Pour ce qui relève de la fabrication, on ne dénote pour le moment que 28% de matériaux durables. Or, pour combler l’écart d’ici à 30 ans, Michelin devra nécessairement investir massivement en recherche et développement. L’entreprise y veille déjà en interne avec ses équipes dédiées. Elle s’y emploie aussi par le biais de rachats de sociétés maîtrisant des technologies de pointe. Cela l’aide à améliorer continuellement ses process de fabrication.
Un défi majeur pour Michelin : la valorisation des pneus recyclés
C’est un point sur lequel travaille le groupe depuis des décennies, et qui demande toujours une attention particulière. En effet, Michelin est aujourd’hui en mesure de recycler ses pneus. Les matériaux recyclés servent à produire des semelles de chaussures, certains éléments de construction, de l’asphalte recouvrant les routes…etc.
Les possibilités sont donc multiples, mais encore insuffisantes pour exploiter pleinement les quantités de matières pneumatiques recyclables.
Par ailleurs, Michelin devra également relever le challenge de la récupération des pneus au sein des pays émergents. Dans les pays industrialisés comme en France, la filière est parfaitement établie et organisée depuis des années. Le GIE FRP et la société Aliapur (Bridgestone, Continental, Dunlop, GoodYear, Kleber, Michelin, Pirelli) y centralisent la collecte pour tout le pays, dans le respect des obligations règlementaires. Une telle organisation et rationalisation sont inexistantes dans nombre de pays hors d’Europe, l’ampleur du chantier restant à mettre en œuvre est donc considérable.