Les pouvoirs publics et des groupements privés songent sérieusement à instaurer une filière dédiée au recyclage des masques de protection contre le COVID-19.
Néanmoins, les projets crédibles et viables tardent à se mettre en place. Entre exigences légales strictes et manque de rentabilité, rien n’est encore joué.
Une législation stricte pour encadrer le réemploi des masques de protection à usage unique
La règlementation actuelle, s’appuie essentiellement sur le Décret n° 2010-1030 du 30 août 2010 relatif à la stérilisation des dispositifs médicaux. Ce dernier stipule explicitement, à l’Art.R. 6111-21 que « […] les dispositifs médicaux à usage unique ne sont pas réutilisés. ».
Dans un tel contexte, il s’avère donc peu probable de parvenir à mettre en place un système de lavage et désinfection reconnu, qui permettrait la réutilisation de ces masques.
C’est pourquoi, certains acteurs privés, souhaiteraient un réaménagement de ces dispositions règlementaires. Ils estiment en effet, avoir la capacité technique de collecter et procéder à la stérilisation des masques.
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Le recyclage et la valorisation des masques chirurgicaux et de type FFP2/FFP3 jugée peu rentable
La loi actuelle permet de procéder à la récupération des masques pour en extraire leur matière première.
Il s’agit principalement du polypropylène pour une majorité de masques employés actuellement. Or, ce matériau est peu rentable pour les recycleurs. En effet, actuellement le kilogramme de polypropylène vaut moins d’un euro cinquante.
De ce fait, pris les acteurs du secteur se trouvent pris entre le marteau et l’enclume. En effet, avec d’un côté une législation laissant peu de marge de manœuvre, et un risque d’investissement élevé pour une rentabilité faible, en l’état les candidats prêts à se lancer dans le recyclage des masques de protection font preuve d’un enthousiasme tout relatif.